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Coopératives et laiteries Pas de gestion de volumes en Belgique

Stratégie. Les coopératives belges, comme LDA, laissent à leurs adhérents une totale liberté sur les volumes livrés.

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En Belgique, aucune coopérative, ni laiterie privée n’a mis en place un dispositif de gestion des volumes. Dans un contexte d’embargo russe, de troubles au Moyen-Orient ou de recul des importations chinoises, cette stratégie a sans doute contribué à faire du pays l’un des principaux contributeurs aux stocks de poudre euro­péens. En 2016, la Laiterie des Ardennes (LDA) a ainsi mis 40 % de sa poudre à l’intervention. « Le grand export reste malgré tout porteur, avec des marchés en croissance sur lesquels il est important d’être présent », rappelle Rémi Peultier, son directeur. En effet, la coopérative collecte ses adhérents sans limite de volume, ni prix différencié.

Dans cette logique, LDA vient d’accepter une centaine d’éleveurs flamands ayant quitté Milcobel en raison d’un prix jugé trop bas. Elle a également passé des contrats d’approvisionnement avec les coopératives françaises Laitnaa et ULM. Elle est engagée dans des partenariats transfrontaliers avec Ingredia, Sodiaal ou Savencia qui lui permettent,par exemple, de proposer du lait UHT 100 % origine France. Objectif : maintenir la dynamique laitière pour contrebalancer le recul de la production wallonne.

Il faut dire que la Laiterie des Ardennes doit valoriser son site de Recogne, dans lequel elle a fortement investi depuis 2010. Géré par sa société Solarec, il a une capacité de 1,1 milliard de litres, selon un mix-produit  80 % de beurre-poudre et 20 % de lait UHT.

« Une gamme peu étendue pour maîtriser les coûts »

Malgré quelques produits de niche, comme le beurre AOP des Ardennes, la stratégie du groupe est tournée vers les produits industriels et l’export. Ainsi, le lait UHT est destiné aux marchés belges (55 %), français (25 %) et hollandais (15 %). Le beurre industriel est surtout pour le marché intérieur. Mais Solarec veut développer ses débouchés vers l’Asie et le Moyen-Orient. Ses 90 000 t de poudre vont pour 70 % au grand export : Solarec y fournit des groupes comme Friesland (Indonésie), Nestlé (Afrique) ou encore Danone (Moyen-Orient, Algérie). « Notre objectif est de rester le plus compétitif possible sur notre mix-produit, explique Rémi Peultier. À ce titre, une gamme peu étendue est un atout qui permet de maîtriser les coûts. » Pour les adhérents, il en résulte un prix moyen très erratique : 272,40 € en 2016, 278,70 € en 2015, 378,30 € en 2014 et 394,70 € en 2013.

Jérôme Pezon

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